Le forum de notre passion: le chien |
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| Auteur | Message |
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ely Loulou Maniac
Messages : 3856 Date d'inscription : 02/12/2011
| Sujet: Au Sujet du "Non" Jeu 7 Aoû 2014 - 15:03 | |
| excellent article ! http://www.magicclicker.ch/en-question/ - Citation :
Le « non » en question… 4 août 2014Blog Partager :
vilainchien
Étrange comme tout article (quel qu’il soit) orienté-focalisé « positif », aussi banal et générique que soit son contenu, finit par être disséqué avec minutie pour en finir, presque inévitablement, à des notions folkloriques d’une immense candeur (néanmoins toujours teintées d’une ironie assez lourde).
Notamment, ce concept qu’un éducateur canin dont le travail se fonde sur la science du comportement (appelé, si vous voulez, « amical et positif » bien que, personnellement, je n’ai pas un goût immodéré pour cette joviale et très vague formule : je lui préfère l’expression américaine – « force free », que tout le monde comprendra aisément) n’a pas le droit et/ou est incapable de dire « non » à son chien.
… et là se profile, dans la tête du pauvre propriétaire de chien, l’image inquiétante d’un chaos absolu, d’une douloureuse future anarchie imposée par Youki qui ronge impunément vos escarpins chéris, vole la dinde sur la table et renverse la pauvre Tante Jeanne sous l’œil dépité de son humain tenu en otage par l’interdiction de l’éducateur de « dire non » au chien – impossible, impensable, ils sont fous ces gens là 8-O
Parlons-en de ce fameux « non » alors… Passons les pieds joints sur les notions de chef, de leader, de hiérarchie, de famille-meute (sinon on ne s’en sort plus) et focalisons-nous sur ce que nous voulons/voudrions obtenir par ce fameux non : stopper un comportement du chien (jusque là, on devrait tous être d’accord… ça ne va pas durer, rassurez-vous). Et, effectivement, qui peut se vanter de ne jamais l’avoir utilisé comme « mesure d’urgence », généralement crié (voir hurlé) à son chien… je plaide coupable.
Reste que, chez moi, le « non » n’a jamais la moindre notion éducative mais reste cantonné au cri angoissé face à une situation qui nous a échappé (hélas, nul n’est parfait et surtout pas moi). On est bien loin du compte de la litanie égrénée des « non » en cascade qui écorche un peu mes oreilles quand je travaille avec certains propriétaires.
En clair, il est un mode de fonctionnement purement « réactif » : le chien produit un mauvais comportement et nous crions « non ». Nous avons rendu le comportement inadéquat possible et, si nous sommes en colère, c’est souvent contre nous-mêmes. On n’osera pas appeler ça un mode d’éducation, j’espère? (scénario courant : la maman qui perd son gosse dans un grand magasin et qui, quand elle le retrouve, soulagée et heureuse… lui met une claque pour le « punir ». En réalité, bien évidemment, la claque sert à défouler l’énorme stress qu’elle a ressenti depuis la disparition de son petit, oubliant que le petit en question a très probablement eu peur, lui aussi).
Un éducateur « force free » travaille de manière pro-active (le contraire du réactif, justement). Il sait que le succès engendre le succès et la science du comportement lui a appris que, plus l’animal est mis en situation de « faire juste » et plus il fera juste, plus on rend la faute possible et plus le comportement inadéquat est mis en pratique, plus il s’installera confortablement.
Ensuite, ce fameux « non » est généralement complètement hermétique : si je cours joyeusement vers une amie et je l’embrasse et on me hurle « non » – c’est non quoi? Non, je ne devais pas courir? mon amie est contagieuse? je ne dois pas l’embrasser? que se passe-t-il? Quand le chien bondit sur un passant et que vous hurlez « non » à distance, le chien revient vers vous et vous le grondez… devait-il revenir? pas courir? pas revenir? Au final, le chien saura que vous êtes en colère, point à la ligne et n’aura strictement rien compris (souvent, il aura droit en prime à un petit sermon bien cassant de la part de son propriétaire auquel il pourra répondre soit par une parfaite indifférence soit par la crainte de ces réactions si imprévisibles).
Je donne parfois des cours d’initiation à l’agility vu que, à ce stade, nul besoin de posséder une profonde science du parcours d’agility (que je n’ai – mille fois hélas – pas) mais il s’agit de former une équipe entre un humain et un chien et de mettre en place une communication et des apprentissages (et ça, je sais faire)
Je vois beaucoup de mes élèves dire « non » à chaque fois que le chien se trompe… qu’il rate un piquet au slalom, qu’il prenne le saut à l’envers, le faux saut, s’enfile dans le faux tunnel : le propriétaire inexpérimenté lui assène un bon millier de « non » — bien secs — sur un quart d’heure de boulot effectif (étonnamment, ces chiens finissent par ne pas franchement adorer l’activité en question d’ailleurs). Si « sauter » c’est « non », entrer dans le tunnel c’est « non », se lancer sur le slalom pas encore tout à fait au point, encore « non » – je finis par comprendre le profond dépit du chien qui décide, de but en blanc, d’aller s’occuper de ce magnifique trou habité par une sympathique taupe ;-)
L’éducateur sait que, tant que votre chien s’amuse – et reste engagé dans le jeu – tout s’entraîne, se corrige, évolue. S’il se renferme et commence à rechigner à participer, rien n’est plus possible.
Le chien n’est pas têtu, désobéissant ni même « dominant » – le chien ne sait tout simplement PAS ce que vous attendez de lui…
Parce que, si ma coach d’agility me hurlait « non » à chaque erreur de conduite que je fais (et refais et refais et refais encore, je vous assure), je vais très rapidement ne plus avoir très envie de travailler avec elle, moi non plus (si elle me lit, qu’elle sache que, moi aussi, je fais au mieux de mes capacités) ;-)
Éduquer de manière proactive c’est :
(a) planifier (b) prévoir/anticiper (c) renforcer le bon comportement (d) apprendre au chien ce qu’il doit faire (versus ce qu’il ne doit PAS faire) (e) gérer l’environnement afin de rendre le « mauvais comportement » difficile voir impossible (ranger les escarpins, sécuriser la poubelle, ne pas laisser traîner la dinde).
Alors effectivement, il se peut que, voulant interrompre un comportement nous nous exclamions « Youki, noooon » mais arrêtons d’imaginer que nous éduquons. Nous assumons notre condition d’éducateur faillible. Si vous travaillez avec intelligence, et de manière proactive le restant du temps, votre chien pourra passer outre cette sporadique erreur et, vous aurez ensuite, immédiatement, tout loisir de récompenser l’interruption du comportement par une récompense.
Quand Tante Jeanne arrive, Youki saura se mettre « assis » (parce que vous aurez travaillé, au renforcement positif, ce comportement qui aura été mis sur signal) au lieu de lui bondir dessus (si Youki est encore en « formation », il n’ira tout simplement pas accueillir Tante Jeanne à la porte)
Si vous prononcez 50 « bon chien » par jour et un « non » très occasionnel – vous êtes un éducateur proactif – si c’est le contraire – votre stratégie éducative est à revoir de toute urgence.
et voilà, comment, nous les éducateurs « force free » nous ne travaillons pas en réaction à l’erreur mais œuvrons surtout et avant tout à rendre le succès infiniment plus probable (et donc comment nos chiens ne bousculent pas les vieilles dames, ne rongent pas nos chaussures et ne volent pas — toujours –nos dindes)… sans « non » (ou rarement) et sans punition ;-) |
| | | Angel Loulou Maniac
Messages : 9654 Date d'inscription : 12/06/2009 Humeur : Try to Kill my TV
| Sujet: Re: Au Sujet du "Non" Jeu 7 Aoû 2014 - 22:23 | |
| On a les même lecture de blog Ely ^^ Celui de Cynthia est au top en effet - Citation :
- Un éducateur « force free » travaille de manière pro-active (le contraire du réactif, justement). Il sait que le succès engendre le succès et la science du comportement lui a appris que, plus l’animal est mis en situation de « faire juste » et plus il fera juste, plus on rend la faute possible et plus le comportement inadéquat est mis en pratique, plus il s’installera confortablement.
c'est tout à fait cela |
| | | ely Loulou Maniac
Messages : 3856 Date d'inscription : 02/12/2011
| Sujet: Re: Au Sujet du "Non" Sam 9 Aoû 2014 - 10:21 | |
| On a les même lecture de blog Ely ^^ c'est normal Angel ! un autre bon article, pas trop long qui vaut la peine d'être lu. http://flappysfriend.blogspot.fr/2014/07/je-serais-donc-un-bisounours.html - Citation :
- Je serais donc un bisounours
Autant je ne suis pas fada de Facebook pour « ma vie à moi », autant pour ce qui est des chiens j’adore. J’ai découvert pas mal de choses en rebondissant de conversations en conversations, trouvé des contacts très intéressants et beaucoup. Mais parfois on tombe sur des aberrations qui vous font bondir, des litanies de bêtises ou juste des questions dont on ne comprend même pas le fondement.
Il y a un débat, qui revient souvent sur les posts qui traitent d’éducation positive (et notamment publié par des éducateurs positifs), et qui pourrait se résumer à cela : Educateurs, que vous soyez traditionnels ou positifs, ne vous faites pas la guerre, vous vous battez pour la même cause. C’est un secret de polichinelle que éducateurs traditionnels et positifs ne s’entendent pas et partent régulièrement en croisade les uns contre les autres : Les « tortionnaires en mal d’égo » contre les « bisounours distributeurs de bonbons ».
Et si tout le monde a bien pu constater leur désamour, beaucoup ne comprennent pas pourquoi, parce que beaucoup pensent que ce qui compte c’est la fin et non les moyens. Mais c’est faux ! Ce que tous ceux qui travaillent en renforcement positif, qu’ils soient professionnels ou simples propriétaires, reprochent à ceux qui pratiquent les « bonnes vieilles méthodes » ce n’est pas de réussir à obtenir une marche au pied sans passer par la case croquette. Ce qu’ils leur reprochent c’est de rester cantonner dans une méthodologie archaïque, basée sur des faits erronés et non respectueuse de l’intégrité physique du chien, et pire de la diffuser.
Lorsque vous présentez un chien à un éducateur traditionnel, il va y voir un animal auquel il faut apprendre qui domine et quelles sont les règles en sanctionnant ce qu’il ne veut pas voir. Lorsque vous présentez un chien à un éducateur positif, il va y voir un compagnon auquel il faut expliquer ce qu’on attend de lui en récompensant les bons comportements. Ce sont 2 visions qui n’ont rien à voir sinon leur sujet. Lorsque j’ai eu Flappy il y a 3ans, j’ai bien fait des recherches pour savoir comment l’éduquer. Et si on a progressé aujourd’hui, à l’époque, quand vous ne saviez pas où chercher vous tombiez par défaut sur des méthodes d’éducation traditionnelle. Méthodes qui ne me convenaient pas et que j’ai rejetées, choix que je n’ai jamais regretté derrière. Je vais vous exposer en 5 point pourquoi la fin ne justifie pas les moyens, pourquoi le traditionnel est une mauvaise idée.
Flappy, chien réactif congénère, travaillé au clicker
C’est une souffrance pour vous
De nos jours, rien ne nous oblige à avoir un chien. A moins que vous ne soyez aveugle, berger ou policier, vous n’avez pas besoin d’un chien. Vous en avez envie. Ce chien qui a rejoint votre foyer, qui partage votre maison et votre vie et que vous aimez, voilà qu’on vous dit que pour l’éduquer il faudra le contraindre. La forme de la contrainte varie suivant la personne qui vous conseille mais elle est toujours là : on appuie sur la croupe pour faire assoir, on donne des coups de sonnettes pour l’avoir au pied, on claque la porte au museau pour qu’il ne nous passe pas devant etc. Votre chien va avoir peur, va être irrité, va avoir mal même parfois et vous allez le voir. Je ne sais pas vous mais moi je n’ai pas voulu essayer. J’ai pris un chien par choix, pour partager des choses avec lui, pour en faire mon complice et non pas pour obtenir des choses de lui en l’intimidant ou le maltraitant. Peu importe qu’on me cite par centaines le nombre de chiens éduqués de la sorte par des grands noms qui filent aujourd’hui au doigt et à la baguette, je ne veux pas de ça dans ma relation avec mon chien. Quand il a mal, quand il est mal, j’ai mal.
Cette méthode est basée sur de fausses conclusions.
Le nerf de la guerre de l’éducation traditionnelle c’est la dominance. Pour faire simple il vous faut recréer le fonctionnement d’une meute de chiens, établi à partir du fonctionnement d’une meute de loups, au sein de votre famille et l’alpha se doit être vous. Vous devez donc avoir le total contrôle des ressources, manger en premier, passer les portes en premier, ne partager ni votre lit ni votre canapé et pouvoir soumettre votre chien quand bon vous semble. Je ne vais pas détailler ici pourquoi la dominance inter espèce n’existe pas, je vais juste le décréter : il n’y a pas de relation de dominance entre un Homme et son chien, à partir de là, plus rien ne tient debout dans cette méthode d’éducation. Je reviendrais plus tard sur le sujet, études scientifiques à l’appui (faut que je retrouve les sources ). Et pour enfoncer le clou un chien n’est pas un loup et les meutes de loups ne fonctionnent pas de façon aussi simpliste que cela. Mais j’y reviendrais, j’y reviendrais.
La frontière est ténue entre la contrainte éducative et la maltraitance.
Comme je le disais plus haut, en méthode traditionnelle, l’obéissance du chien est obtenue par la réprimande des comportements indésirables. On file une claque sur le nez du chien qui s’approche trop des biscuits apéros, on donne un coup sec sur la laisse de celui qui aboie au passage de ses congénères ou on ramène violemment le chien qui tire à sa place. Si ces comportements ne justifient pas qu’on vous lapide sur la place publique, il n’est pour autant pas normal qu’on les encourage. Aussi infime soit la douleur, elle reste un inconfort. Imaginez que vous ayez faim, qu’on mette un plateau débordant de bonnes choses et qu’on vous donne une claque sur la tête chaque fois que vous tentez la main pour en saisir une. Ca ne fait pas vraiment mal mais c’est déplaisant, et cet inconfort s’ajoute à celui de ne pas pouvoir obéir à son instinct. C’est une violence qui devient ordinaire. Et à partir du moment où on laisse la violence s’installer dans notre quotidien, comment lui poser une limite, quand décider de quand on va trop loin. Est-ce qu’on va trop loin quand on file une grande claque à son chien parce qu’il a aboyé sur l’enfant qui lui foncait dessus à vélo ? Est-ce qu’on va trop loin quand on flanque son pied dans le flan du chien qui refuse de s’assoir au bord de ce parcours hippique ? Est-ce qu’on va trop loin lorsqu’on pend son chien au bout de sa laisse parce qu’il a niaké le petit yorkshire venu le renifler d’un peu trop près ? C’est parce que la violence ordinaire est tolérée qu’on se retrouve avec des cas comme celui d’Ikhâm.
Vous encadrez plus que vous n’éduquez
Le principe est de condamner les mauvais comportements afin d’éviter qu’ils ne se reproduisent. Au premier abord cela peut sembler logique. Si je crie sur mon chien et que je le secoue par la peau du cou il ne va plus vouloir le refaire. Possible… Mais pourquoi fait il ça au départ et que va-t-il faire à la place ? En punissant et réprimandant votre chien vous ne lui enseignez pas ce que vous voudriez qu’il fasse, juste ce qu’il n’a pas le droit de faire. Encore faut il qu’il ait fait le rapprochement entre son acte et le vôtre. Sans compter, que certes il est possible d’obtenir par cette méthode un chien qui s’assoit à la demande et marche au pied, mais je serais curieuse de savoir comment j’aurais pu sans shapping apprendre à mon chien à fermer les portes à ma place.
La contre productivité n’est pas loin
Un chien ne raisonne pas comme nous et ne va pas forcément comprendre pourquoi on le puni ni même que ce que nous sommes en train de lui faire est une punition. Nous risquons de brouiller les signaux et aggraver la situation. Prenons l’exemple du chien réactif en laisse. Chaque fois que vous croisez un autre chien, le vôtre entre en furie, tire et aboie. Votre réaction est de donner un coup sec sur son collier étrangleur en lui disant « Tu laisses ». Qu’est ce qui vous dit que le raisonnement de votre chien va être le suivant : Je vois un chien – je ne veux pas qu’il m’approche/ je veux me battre – on me donne un coup au cou parce qu’on ne veut pas que je fasse ça – je vais arrêter pour ne plus avoir de cou. Je pense plutôt que dans sa tête c’est ça : je vois un chien – je ne veux pas qu’il m’approche/ je veux me battre – j’ai mal – je vais essayer plus fort de le faire fuir/ de le battre pour ne plus avoir mal. Le chien va associer le fait de croiser un congénère à une douleur. Si il y a déjà un problème au départ, ça ne risque pas de l’arranger. Linux, peur des hommes, désensibilisé en R+
On pourrait trouver bien d’autres points j’en suis sûre mais je pense que les arguments présents devraient vous suffire à choisir de ne pas adopter cette méthode. Qui, pour résumer, est déplaisante pour vous, scientifiquement infondée, douloureuse et dangereuse pour lui, limitée dans ses applications et confuses dans ses enseignements. A la place, vous pouvez choisir une méthode amicale, basée sur des observations éthologiques, agréable pour lui et pour vous, sans limite d’applications et extrêmement précise dans ce qu’elle encourage et enseigne. La méthode du renforcement positif. Shoucka à 07:27 |
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