Je vous partage ici un exposé bien intéressant :
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Pour la communauté scientifique, il n’est pas rare d’observer chez le chien comme chez de nombreux vertébrés (Mc Farland 1966) une catégorie non circonscrite d’activités que les animaux réalisent de manière incomplète, superficielle, hors contexte ou interrompue, et qui ne remplissent pas leur rôle « initial » si l’on se réfère à leur séquence comportementale originelle.
Les chercheurs trouvent que ces activités sont non homogènes du point de vue de leurs causes (Huxley, 1971), qu’elles peuvent apparaitre par exemple lors de conflits motivationnels (Tinbergen, 1952), lors d’émotion d’irritation, lors de sous ou sur stimulation en captivité (Hediger, 1953) ou encore lors de situations stressantes (Troisi, 2002; Hakaoja, Raekallio, 2005).
D’après Ekman et Friesen (1969b), un individu qui entreprend de telles activités, cherche tout simplement à s’adapter à des situations inconfortables tout en gérant ses émotions, et cherche à développer, maintenir, réguler le contact entre les individus présents, dans le sens de son bien-être.
Ces activités « adaptateurs » (Ekman et Friesen, 1969b) sont considérées comme un véritable indicateur de l’activation physiologique et émotionnelle de l’animal dans une situation qu’il percevrait contraignante, menaçante (Bassal, Schenkel, Kaiser, 2012) stressante (Lawler et Cohen, 1988; Hakaoja, Raekallio, 2005) ou en corrélation avec l’anxiété à l’approche d’un congénère (Castles and Whitten 1998; Castles, Whitten and Aureli 1999).
Lors de ces situations perturbatrices, les chercheurs observent l’animal qui montre des changements subits d’attitudes et de conduites, des variations de distances entre individus, des gestes dirigés vers des plantes ou des objets, des postures de conforts, des changements d’allures, des modifications de cycles, ou encore, des mouvements oculaires non dirigés vers un objet précis ou non à la recherche d’un contact visuel.
Que se soit chez l’humain ou chez d’autres primates ces « adaptateurs » ont comme fonction de réguler les interactions entre individus (Ekman et Friesen,1969b), de rassurer et de réconforter l’individu (Blurton Jones, 1972), de canaliser l’agressivité (Montagnier, 1978), de désactiver un état de tension (Freedman et Hoffman, 1967), de diminuer le rythme cardiaque (Boccia, Reite and Laudenslager, 1989).
Ces « Activités de déplacement » ou de « Substitution » (Tinbergen, 1952, 1953), appelées encore « Extracomunicatifs » (Cosnier, 1982), et « Rituels de déplacement » (Huxley, 1971) semblent être initialement sous le contrôle du système nerveux périphérique (parasympathique, sympathique, somatomoteur).
C’est alors que ces « Activités de déplacements » viendraient rejoindre la définition des « Signaux d’apaisement » de Turid Rugaas (1997), ou encore celle des « Comportements d’apaisement » de Roger Abrantes (1997).
Ces signaux d’apaisement représentent un outil essentiel à utiliser en tant qu’information et en tant que signal au cours de toutes les interactions du chien avec son milieu.
Turid Rugaas le démontre très bien en mettant au point cette « Échelle d’escalade du stress » où l’on peut lire que tant que l’animal « communique » des signaux d’apaisement, il est en mesure d’agir avant de réagir. Enfin d’après la docteure Catherine Basal « l’ébrouement doit être considéré comme un signal de relâchement de tension que le chien effectue lorsque la situation menaçante prend fin ».