Je pensais avoir déjà ouvert un sujet sur cela, mais j'ai pas retrouvé
Pas grave ^^
Petit rappel :
Intitulée « la domestication comme modèle de la spéciation », cette étude est menée depuis près de 50 ans à l’Institut de Cytologie et de Génétique de Novossibirsk en Russie.
Rappelons tout d’abord qu’une spéciation est l’apparition durable d’une nouvelle espèce et a fortiori, dans le cas qui nous occupe, de sous-espèces. De quoi s’agit-il ? En 1959, sous la direction de l’académicien soviétique Dimitri K. Belyaev, a été mise en place une expérimentation à grande échelle sur la domestication du renard, un travail toujours en cours.
Elle se fonde sur les travaux bien connus de Darwin qui a démontré que l’Évolution s’appuie notamment sur la sélection naturelle pour permettre à l’individu le plus apte d’une espèce de transmettre son potentiel génétique à ses descendants : cette faculté entraîne l’élimination progressive des individus moins aptes d’où, au final, une modification évolutive de l’espèce considérée, notamment en cas de transformation du milieu dans lequel elle vit.
Belyaev a commencé avec 30 renards mâles et 100 femelles. Son critère de sélection a été la docilité (ou sociabilité) à l’égard de l’être humain. Partant du principe qu’un comportement est strictement sous contrôle endocrinien (hormonal), il pensait que la sélection des animaux les plus dociles s’accompagnerait peut-être de modifications morphologiques. Pour s’assurer que les modifications de comportement sont bien régulées de façon génétique et non par l’environnement, les renards furent tous traités de façon identique : vie en cage avec le moins de contacts possibles avec les humains.
Selon leur comportement, on divisa les renards en trois catégories :
1. renards dociles : amicaux, geignant doucement et remuant la queue ;
2. renards indifférents : pouvant être approchés mais ne manifestant aucune attitude amicale particulière ;
3. renards hostiles : agressivité maximale.
En ne permettant que la reproduction des renards dociles, Belaïev et son équipe arriva non seulement à faire considérablement progresser le pourcentage d’individus dociles (plus de 80% aujourd'hui) mais constata avec surprise que, peu à peu, ceux-ci présentaient des modifications morphologiques stables, à savoir :
* une diminution de la pigmentation du pelage (apparition d’une marque en forme d’étoile sur le front et un pelage mixte comme celui d’une pie)
* des oreilles tombantes
* une queue enroulée
* des pattes et une queue plus courtes.
Pour le scientifique russe, une seule explication est possible : la modification du comportement de l’animal induit des transformations de son apparence physique, comme si l’ensemble était sous la dépendance de facteurs génétiques communs ; il parle de variabilité homologue (c'est-à-dire parallèle) obtenue par sélection, génétiquement transmissible (donc stable) et apparue sur un court laps de temps.
Voilà qui vient parfaitement expliquer le rôle de la domestication dans l’apparition – et le maintien – d’espèces nouvelles, dites à juste titre domestique
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Mais voilà ce qu'il en est aujourd'hui :
Domestication du renard: l'expérience en danger
Après 50 ans de recherches, le projet du généticien russe Dimitri K. Belyaev, qui pensait pouvoir parvenir à domestiquer le renard à la manière du chien, pourrait s'achever par manque de moyens. Que faire de tous ces renards?
http://www.slate.fr/story/51869/renard-domestication-experience-siberie